Une dynamique positive pour les magasins spécialisés
Après trois années de baisses constantes, le marché bio montre des signes de reprise qui se confirment avec constance !
En magasin bio, le chiffre d'affaires (CA) s'élève à 4,1 milliards d'euros,dont 240 millions d'euros pour les épiceries alternatives de proximité et 130 millions d'euros pour les ventes en ligne.
Cette croissance de 5,3 % en valeur s'inscrit dans un contexte où le nombre de points de vente diminue encore significativement (solde négatif de 105 magasins en 2024, 236 en 2023 et 145 en 2022 !). Toutefois, en tenant compte d'une inflation de 10 % sur trois ans, le CA retrouve les niveaux de 2021 et 2020.
Des stratégies de reconquête efficaces
Les efforts pour reconquérir la clientèle ont porté leurs fruits : le nombre d'actes d'achats est en hausse de 6,5 %, avec un panier moyen stable. La fermeture de certains magasins et la concentration du parc ont entraîné une hausse du CA au mètre carré dans toutes les enseignes.

Les rayons fruits et légumes ainsi que le vrac jouent un rôle moteur dans cette croissance. Ensemble, ces rayons représentent près de la moitié du CA, avec une croissance de +13 % en 2024, portée par des prix accessibles et une offre locale renforcée.
Auvergne-Rhône-Alpes : une région dynamique
Notre région Auvergne-Rhône-Alpes reste l'une des plus dynamiques en distribution spécialisée. Avec 16 fermetures et 5 ouvertures de magasins bio, elle partage la première place en nombre d'ouvertures avec l'Île-de-France et demeure la deuxième région en nombre total de magasins bio.
De plus, elle se distingue par la part la plus importante de produits bio vendus en magasins spécialisés (57,1 %, contre une moyenne nationale de 46,6 %), confirmant son ancrage fort dans le secteur.
Côté enseignes, Biocoop renforce son leadership avec 47,7 % de part de marché (PDM) et une croissance de +3,3 %. Derrière, Naturalia et La Vie Claire se partagent respectivement 9 % et 8 % de PDM.

Leurs stratégies se concentrent sur la qualité de l'offre, le conseil et le service en magasin, ainsi que la mise en avant des premiers prix via des marques de distributeurs engagées. La consigne et le réemploi des emballages prennent également une place importante.
Cependant, la partie "non alimentaire" peine encore à redémarrer. L'effet d'entraînement de la croissance alimentaire sur ce segment pourrait se faire sentir plus tard.
De nouvelles ouvertures en 2025
L'année 2025 s'annonce prometteuse, avec 50 ouvertures de magasins bio prévues sur le territoire.
En GMS (Grandes et Moyennes Surfaces), la tendance reste négative, avec une baisse de -3,5 % du CA, qui atteint 4,96 milliards d'euros en 2024.
Cette baisse concerne tous les formats : hypermarchés, supermarchés, drive, proximité et hard discount. Les produits les plus touchés sont les marques généralistes lancées dans le bio. En revanche, les marques spécialisées en bio en GMS et les MDD (Marques De Distributeur) historiques connaissent une croissance en valeur.
Un signal encourageant : la réduction des référencements en GMS semble toucher à sa fin. Les produits "reconcentrés" dans les rayons retrouvent ainsi une meilleure rotation, avec une croissance de +4,3 % de la demande par référence.

Certaines catégories de produits bio tirent leur épingle du jeu et enregistrent une croissance en valeur en 2024, notamment les tisanes (+9 %), les œufs (+1,4 %), les boissons végétales (+5,8 %), le chocolat en tablette (+4,7 %) et les huiles (+7,5 %). Cette croissance répond soit aux nouvelles attentes des consommateurs, soit aux fluctuations des cours des matières premières.
Perspectives pour le marché bio
Malgré le recul du bio en GMS, le marché pourrait retrouver son dynamisme grâce à la croissance des magasins bio, à l'essor des ventes directes (producteurs et circuits courts) et à la restauration commerciale et collective.
Le secteur agroalimentaire doit répondre aux enjeux sociétaux : des budgets plus serrés pour les ménages, la montée en puissance de la restauration hors foyer, la décarbonation de l’agriculture et de l’agroalimentaire, ainsi que la transition vers les alternatives végétales.
Sources : Biolinéaire 2024, Circana 2024, Xerfi 2024.
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