Ce nouveau règlement induit plusieurs avancées, notamment en matière d’étiquetage des produits bio. Et c’est précisément sur ce point que la question de la plus-value du logo AB se pose. 

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Le logo AB : une affaire d’image… 

Depuis 2009, l’Eurofeuille européenne et le logo français AB coexistent et se réfèrent tous deux au même cahier des charges. L’Union Européenne avait autorisé la France à maintenir le logo AB du fait de sa notoriété auprès des consommateurs, bien supérieure à celle de l’Eurofeuille (connu seulement par 50% de nos concitoyens en 2017).

Toutefois, la présence de ces deux logos sur certains produits continue d’entretenir une confusion chez les consommateurs. D’une part, certains d’entre eux associent chacun des logos à un cahier des charges différent et d’autre part, pour certains le logo AB n’est attribué qu’à des produits d’origine française. 

Une agriculture biologique locale et équitable

Le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) s’est exprimé à ce sujet. Afin de répondre aux demandes des producteurs, ainsi qu’aux attentes des consommateurs, l’agriculture biologique est à associer à des caractéristiques supplémentaires (éthiques, sociales, territoriales), ainsi qu’à des systèmes de production bien identifiés. 

Dans ce cadre, le CESE propose l’expérimentation au niveau français d’un nouveau Signe Officiel de la Qualité et de l’Origine (SIQO) : "agriculture biologique locale et équitable". Ce nouveau SIQO devrait pouvoir reprendre les caractéristiques agronomiques actuelles de l’agriculture biologique, en y ajoutant d’autres critères parmi lesquels la proximité entre les lieux de production, éventuellement de transformation et de commercialisation, ainsi que la prise en compte de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV).

La définition des éléments permettant de contrôler de tels critères devrait faire l’objet d’un travail spécifique. La marque et le logo AB, propriété du Ministère de l’Agriculture, pourraient alors être utilisés comme supports pour cette expérimentation, destinée à être étendue au niveau Européen, tandis que l’Eurofeuille serait conservée pour identifier les produits issus de l’agriculture biologique conformes au règlement européen. 

L’avis des OPA (Organisations Professionnelles Agricoles)

Certaines OPA s’intéressent de près à ce sujet et mènent des réflexions poussées au sein de leurs réseaux. Toutefois, un consensus repose sur l’absolue nécessité de ne pas semer dans l’esprit du consommateur l’idée d’une agriculture biologique à deux vitesses, tout en marquant au fer rouge l’origine française, afin de valoriser au mieux les produits agricoles.

En conséquence, l’attention porte principalement sur le périmètre donné à l’évolution du logo AB. En effet, un autre point fait consensus : la nécessité de ne pas rajouter de contraintes réglementaires additionnelles, afin de donner la possibilité au plus grand nombre de pouvoir s’approprier ce logo AB.

Enfin, trois points ressortent particulièrement des avantages à cette possible évolution : 

  1. En maintenant le logo AB et en lui associant des valeurs éthiques, sociales et territoriales, l’ensemble du secteur agricole se rapproche des attentes des consommateurs en la matière ; 
  2. Faire évoluer le logo AB sur ces valeurs permettra également aux productions françaises d’être valorisée vis-à-vis d’autres produits biologiques provenant de l’étranger ; 
  3. Cette évolution incitera les transformateurs et distributeurs à structurer des filières, dans l’objectif d’accroître les approvisionnements français pour bénéficier du logo AB.

Auteurs : Thibault PÉCLET, Coop de France ARA et Marithé CASTAING, Cluster Bio. 

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Article issu des Échos du Bio, le magazine trimestriel dédié aux acteurs régionaux impliqués dans l'agriculture biologique.

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