Une étude sur la contractualisation vient d’être réalisée par la Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes. Elle portait sur l’usage de la contractualisation comme outil de structuration des filières en agriculture biologique, et ses effets sur la rémunération. Cette étude s’est intéressée prioritairement aux filières grandes cultures biologiques, pour le volet usage de la contractualisation, et viandes biologiques, pour l’aspect rémunération.

L’origine du besoin

Nous avons pu mener cette action grâce au soutien financier du Plan Avenir Bio, mais aussi avec le cadre de travail donné par le Plan Bio Régional.

Les échanges avec les filières biologiques régionales depuis 2018 nous ont amenés à considérer le besoin de les sécuriser avec des outils contractuels. Pour certaines filières, il s’agissait de sécuriser l’itinéraire technique et pour d’autres, de rapprocher les candidats à la conversion des metteurs en marchés. Mais pour toutes, la question finale reposait sur le contrat, comme moyen de sécuriser les marchés.

Nous nous sommes donc concentrés d’une part, sur les grandes cultures biologiques, filière motrice dans le déploiement d’une action de ce type, et d’autre part, sur la viande bovine biologique qui connaît des difficultés en termes de structuration et de répartition de la valeur. 

Les résultats : deux livrables

Deux livrables ont été élaborés durant ces 6 mois de travail. 

  • Le premier consiste à rendre compte de la façon avec laquelle les coopératives certifiées bio déploient le contrat dans leur relation avec l’amont agricole tout en tenant compte des attentes de l’aval. Nous avons ainsi mis en avant la place occupée actuellement par le contrat dans le monde coopératif. Ce travail constitue par la même occasion, un argumentaire pour nos politiques, vis-à-vis de la nécessité de soutenir le marché de l’AB, dans une logique de partage du risque et de juste rémunération de tous les acteurs de la filière.
  • Le second livrable est une note relative à la construction des prix. La complexité de la filière viande bovine biologique, les difficultés de valorisation (voie mâle et équilibre matière) et le manque de clarté de l’environnement réglementaire ont conjointement justifié l’élaboration de cette note. Elle permet donc de mettre en avant les mécanismes à l’œuvre au sein de la filière viande bovine biologique quant à l’élaboration du prix, dans un contexte où aucune référence n’existe.

Quelles perspectives pour ce travail ?

Ces outils seront bientôt diffusés de façon très large sur le plan régional. Nous espérons qu’ils seront inspirants pour les opérateurs économiques des filières concernées et qu’ils leur permettront de mieux appréhender l’environnement régional des filières dans lesquelles ils évoluent. Nous avons identifié plusieurs suites à ce chantier. Notre investissement à leur sujet dépendra de l’intérêt des opérateurs économiques à explorer ces voies.

Notons par exemple : 

  • La façon avec laquelle les opérateurs de l’aval (transformateurs, distributeurs…) s’approprient la contractualisation, ainsi que les stratégies déployées. L’objectif est bel et bien de pouvoir faire davantage de lien entre l’amont et l’aval. 
  • La structuration de références régionales sur la construction de prix, en collaboration avec les différentes familles professionnelles.
  • Ou encore, la reproduction de nos travaux sur d’autres filières biologiques régionales.

En tout état de cause, n’oublions pas toutefois que certaines limitent nous empêchent de progresser sur ce type de travaux. C’est notamment le cas de l’entente sur les prix et de la notion de secret commercial.


Auteur : Thibault PECLET, Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes

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Article issu des Échos du Bio, le magazine trimestriel dédié aux acteurs régionaux impliqués dans l'agriculture biologique. Réalisé en partenariat avec la Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes et avec le soutien financier de la Région Auvergne-Rhône-Alpes