Didier Perréol, est sans conteste un des pionniers du bio en France. Il nous parle de son engagement dans le bio et de ses motivations pour soutenir le mouvement Terre de Liens.
Ses débuts en bio
Ses premiers pas dans le bio nous ramènent plus de 30 ans en arrière, après la crise de la vache folle qui ont convaincu ce fils d'agriculteur de lâcher son travail de maquignon pour se lancer dans cette aventure et ouvrir ses premiers magasins bio. Il fondera ensuite la société Euro-Nat, trouvera un produit emblématique avec le Quinoa et développera le groupe Ekibio. Il créera en 2008 la Fondation Ekibio qui est un des soutiens actifs de Terre de Liens.
"J'ai bâti mon entreprise sur des convictions, qui se sont nourries de rencontres".
Une enfance en Ardèche en résonnance avec la nature, un besoin insatiable de découvrir et d'entreprendre dans un domaine où tout était à reconstruire, l'ont finalement assez naturellement amené à devenir un des piliers du bio en France.
Sa réussite dans le bio repose sur une compréhension de l'ensemble de l'écosystème de cette filière, depuis le champ jusqu'à l'assiette. Surtout, "ne jamais perdre de vue la relation avec le produit".
Et vivre en cohérence avec ses convictions. "Ma vie est compatible avec ce que je fais. Je consomme mes produits. Il n'y a pas de compromis".
On retrouve dans les propos de Didier Perréol le pragmatisme paysan. "Faire de l'écologie c'est avant tout économiser. On le faisait chez mes grands-parents. C'est un comportement de tous les instants. On doit réapprendre ces valeurs un peu perdues dans notre approche consumérisme"
Par ailleurs, précise-t-il ; "Dans ce domaine, il faut aimer les gens, apprécier la cuisine simple mais de qualité. Et avant tout, il faut être curieux, faire preuve d'humilité et savoir tirer les enseignements de ses expériences et accepter de s'engager pleinement pour le changement".
Sa priorité : "On doit faire évoluer nos références, dans l'alimentation et évidemment dans nos pratiques agricoles". Et pour faire bouger les lignes, il faut embarquer le plus grand nombre. Dans cet esprit, son credo, c'est "l'éducation populaire et la démonstration par l'exemple pour susciter une prise de conscience".
Son approche vis-à-vis de Terre de Liens
Aussi quand on lui demande ce qu'il pense de Terre de Liens, il répond que l'action du mouvement est une évidence. Il suit avec intérêt l'évolution du mouvement depuis ses origines, et se réfère à des discussions avec Sjoerd Watena, un des fondateurs du mouvement au début des années 2000.
Didier partage en particulier une préoccupation située au cœur de l'action de Terre de Liens ; pérenniser le métier d'agriculteur. Pour une raison simple,
"un transformateur n'existe pas sans agriculteur. Il faut donc encourager et aider des jeunes à s'installer pour prendre la relève".
C'est d'autant critique que dans les 10 ans qui viennent, plus de la moitié des agriculteurs auront l'âge de prendre leur retraite, ce qui peut représenter 7 millions d'hectares qui peuvent changer de main. Et 60% des candidats à l'installation ne sont pas issus du monde agricole.
La tâche est donc immense...
Le Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes soutient Terre de Liens Rhône-Alpes
La fondation vise à préserver les terres agricoles, à faciliter l'accès des paysans à la terre et à développer l'agriculture biologique et paysanne en France.