Les brebis viande biologique connaissent une progression de 10% en nombre de têtes, entre 2018 et 2019, atteignant 238 149 animaux certifiés bio en France en 2019. 75% du cheptel national est réparti sur 4 régions : Occitanie, Auvergne-Rhône-Alpes, Nouvelle Aquitaine et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Chaque bassin de production met en marché des agneaux élevés différemment (agneaux herbagers, de bergeries, rustiques…), avec des races et des conformations spécifiques.

La filière des agneaux biologiques : une production soutenue, mais des parts de marché faibles

Les tonnages carcasse en ovins bio ont fortement progressé entre 2015 et 2019, passant ainsi de 1 132 TEC1 à plus de 1 860 TEC (soit +64%). En revanche, la progression en valeur de la viande ovine bio est moins dynamique que celle du marché bio, au global (respectivement +13% entre 2018 et 2019 et +13,5% sur la même période). 

Pareillement, le chiffre d’affaires de la viande biologique, toutes espèces, est de 1 078 M€ en 2019 (contre 955 M€ en 2018). Il n’occupe que 9,5% du chiffre d’affaires du marché bio en 2019. Comparé à la viande bovine, qui pèse 401 M€ en 2019 et à la viande porcine, qui affiche 321 M€ (charcuterie comprise) cette année-là, la viande ovine bio n’occupe qu’une faible part du marché, avec 72 M€. La viande d’agneau est principalement distribuée par les boucheries artisanales et les GMS2.

Les difficultés de la filière ovines viandes biologiques

Trois principales difficultés sont identifiées à l’échelle de la filière ovins viandes biologiques : 

  • Le déséquilibre saisonnier
    Pour assurer une force de vente et répondre à la demande, il faudrait disposer d’agneaux toute l’année. A ce jour, ils sont saisonnés sur les mois de mars, septembre et décembre.
  • La gestion de l’équilibre matière
    En raison d’une demande qui ne suit pas forcément l’offre selon les mois de l’année mais également de morceaux mieux valorisés que d’autres, trouver des débouchés rémunérateurs compte tenu du mode de production biologique est une difficulté majeure à l’échelle de la filière.
  • La gestion de l’adéquation qualitative 
    Les attentes en matière de qualité de la viande pour les marchés des boucheries artisanales, des GMS et des magasins spécialisés sont très proches. Ils attendent des agneaux conformés R3, de 15 à 22 Kg. Le marché de la restauration collective peut permettre de valoriser des carcasses moins bien conformées. Les animaux ne respectant pas ces critères ne sont pas valorisés en bio (< à 13 Kg ou > 23 Kg). Le risque économique pris par l’exploitant agricole est donc réel. 

Pour y répondre, plusieurs leviers existent, sur lesquels les opérateurs économiques s’investissent.
Citons par exemple : 

  • La complémentarité entre les bassins de production pour proposer toute l’année une offre capable de répondre à la demande, 
  • La complémentarité des productions agricoles à l’échelle d’un territoire, au bénéfice de l’autonomie fourragère des exploitations ovines et de la diversification des débouchés pour les exploitations céréalières,
  • L’existence d’aides publiques comme les caisses de sécurisation ou les soutiens à la production, lorsqu’un agneau est déclassé en conventionnel.

1Tonnes Equivalent Carcasse,
2Grandes et Moyennes Surfaces,
3Selon la nomenclature EUROP


Auteur : Thibault PECLET, Coopération Agricole Auvergne-Rhône-Alpes 
Sources : Agence Bio, 2019, ITAB, 2020, Commission Bio Interbev 2020.

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