Les récentes actualités autour des Etats Généraux de l’Alimentation et de la loi EGAlim ont mis en exergue la difficulté liée à la construction de partenariats commerciaux équilibrés. Et avec cette attention portée sur la recherche d’une forme d’éthique dans les relations commerciales, certains blocages à la transition écologique des modes de production agricole ont pu être identifiés.
L’étude concernée ici date de janvier 2019 et a été réalisée par Commerce Équitable France, en partenariat avec Biocoop, Ethiquable, Ecocert, Biopartenaire et Basic.
Elle porte ainsi sur les réponses que le commerce équitable peut apporter pour répondre à ces problématiques sur la base d’exemples concrets et de relations tripartites (producteurs – transformateurs / coopératives – distributeurs).
Des effets constatés sur l’accélération des conversions bio
En venant renforcer les accompagnements techniques, économiques et sociaux portés par les collectifs de producteurs ou encore les coopératives agricoles auprès de leurs adhérents, le commerce équitable s’attache à apporter davantage de visibilité aux producteurs sur leurs débouchés rémunérateurs.
Les producteurs, sensibles à la sécurité apportée par cette démarche, se sentent en confiance pour démarrer leur projet de conversion en bio et ainsi s’investir dans des modes de production plus durables et respectueux de l’environnement.
L’étude démontre par cet intermédiaire que les effets positifs de la prise en compte du commerce équitable dans les relations commerciales apaisent ces dernières en distribuant d’une façon plus équitable la valeur ajoutée entre les différents maillons d’une filière et amènent davantage de conversions vers le bio.
Selon la loi sur l’Économie Sociale et Solidaire de 2014, le commerce équitable est caractérisé par :
- Des prix rémunérateurs pour les producteurs, basés sur les coûts de production et une négociation équilibrée
- Un engagement commercial pluriannuel entre les producteurs et les acheteurs
- Le versement d’un montant supplémentaire destiné au financement de projets collectifs
- Une autonomie des producteurs grâce à la mise en place d’une gouvernance démocratique dans leurs organisations
- La transparence et la traçabilité des filières
- La sensibilisation des consommateurs à des modes de production socialement et écologiquement durables
Les pouvoirs publics comme solution pour un commerce équitable exigeant
C’est ainsi que l’étude recommande un accompagnement par les pouvoirs publics pour développer et rendre visible les effets du commerce équitable auprès des différents maillons d’une filière.
Pour cela, il est nécessaire de reconnaître les labels et garanties du commerce équitable permettant de poser des repères clairs auprès des consommateurs. Par ailleurs et en lien avec l’objectif d’introduire 20% de produits bio dans la restauration collective d’ici à 2022 (loi EGAlim), le rapport préconise la diffusion d’outils à leur destination.
Auteur : Thibault PÉCLET, Coop de France Auvergne-Rhône-Alpes.