Le 9 février dernier le Cluster Bio Auvergne-Rhône Alpes et son partenaire Biolinéaires ont proposé une analyse précise du bilan 2023 des marchés bio en GMS et Distribution spécialisée.
240 participants ont assisté à ce webinaire, signe que les indicateurs d’un marché essoufflé sont observés de près par les professionnels.
Vers la convalescence ?
Tout d’abord, il semblerait que la baisse du marché que nous vivons depuis juin 2021 se tasse en distribution spécialisée en 2023 puisqu’il termine à 3,785 milliards d’euros de CA (soit +1,15% sur l’année) et on note particulièrement les 6 derniers mois consécutifs entre 1,5 à 5% de croissance par mois dans un contexte d’inflation en MSB estimé à +4,7%.
Selon Circana pour la GMS, ce circuit de distribution clôture 2023 toujours en baisse avec 5,49 milliards d’euros de CA (soit-3,1% en CA sur 2023). Les produits biologiques représentent 4,1% de part de marché (la barre des 5% ayant été atteinte en 2020). L’inflation sur les produits bio en GMS est plus importante qu’en MSB puisque estimée à +12,8%.
Cette chute des ventes semble à présent être généralisée à tous les formats la GMS (hypermarché -11,4% des volumes, Drive -15,5% , hard discounts (EDMP) -13,5% en volume).
L’explication essentielle de cette baisse en GMS se justifie essentiellement par une réduction de l’offre proposée (-11%) et touche toutes les catégories de produits.
Parmi cette offre, les marques spécialistes du bio et les MDD bio résistent mieux car elles restent plus ancrées dans les habitudes de consommation.
Quand aux généralistes arrivés récemment sur le bio, ces derniers accusent les plus fortes baisses (-21,1% en volume)
Signe que cette baisse devrait petit à petit juguler : les ventes moyennes hebdomadaires des références repartent à la hausse sur le 4ème trimestre 2023 avec +2,9%.
Les catégories en magasins spécialisés bio : les fruits et légumes vrac booster de la MSB.
Une catégorie leader performe en magasin bio : les produits non gencodés sans « code-barres ». Il s’agit essentiellement des rayons fruits et légumes et autres produits vracs. Signe d’une demande forte des clients pour ce types de produits cette catégorie évolue de +3% avec une part de marché de 41% pour 1,543 milliards d’euros de CA !
Plus encore les fruits et légumes emballés affichent un +7% .
Néanmoins signe du recentrage sur l’alimentaire, les produits non alimentaires sont en baisse : -8% pour l’hygiène et soins, - 5% sur les compléments alimentaires.
Un autre marqueur fort de cette tendance : le rayon bébé accuse un -15% : espérons que le transfert sur cette catégorie de clients et les enfants se fasse sur les fruits et légumes vrac et le « fait maison ».
Les bilans des ouvertures et fermetures :
Le solde des magasins bio est toujours négatif depuis 2 ans : 32 ouvertures pour 298 fermetures (soit –260 magasins vs un solde -143 magasins en 2022).
Soit une réduction de - 8,55% des surfaces en m2.
48% des magasins ayant fermés ont moins de 8 ans (2017) et 73% d’entre eux avaient des surfaces supérieures à 150m2.
Les régions à forte densité de population et donc de magasins bio voient le plus de fermetures : 61 fermetures en Île-de-France et 48 en région Auvergne-Rhône-Alpes, signe d’une saturation du parc de magasin.
Vers un retour à la croissance :
Au final, si les fermetures de magasins sont douloureuses sur le plan social, cela profite au marché et aux magasins présents (+2,3% chez Biocoop, +2,27% chez le Marché de Léopold, +3,07% chez Satoriz) et on assiste à une hausse du CA par m2. Par exemple pour Biocoop, malgré une baisse de surface du parc de -4%, la croissance du CA/m2 est en hausse de 6,48%.
Globalement, même si le contexte inflationniste reste fragile, la re-concentration du parc de magasin permet à 76% de magasins de voir une fréquentation en hausse et également des paniers moyens pour 47% d’entre eux.
Si la situation tend vers doucement vers un début d’amélioration pour les magasins bio, ils restent encore préoccupés, comme de nombreux commerce, par l’inflation, la maitrise de charges externes et des problématiques de recrutement. La question de l’image prix et la réassurance sur le bio et ses exigence sont aussi dans leur priorités pour générer du trafic vers les points de vente…
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Pour aller plus loin vers une croissance durable du Bio :Bio N'Days 2024