Le Cluster Bio Auvergne-Rhône-Alpes a mené une enquête de février à mars 2024 auprès de ses entreprises adhérentes pour évaluer leur situation économique et leurs enjeux d’approvisionnement. 49 transformateurs et distributeurs d’Auvergne-Rhône-Alpes ont répondu à l’enquête. Cette note rassemble les résultats.
Des chiffres d’affaires mitigés et une hausse des coûts de production
La moitié des entreprises bio d’Auvergne-Rhône-Alpes a connu une hausse du chiffre d’affaires en 2023 par rapport à 2022, et un tiers a connu une baisse. Néanmoins, les entreprises estiment à +10% la hausse moyenne du coût de production, ce qui nuance la progression des chiffres d’affaires avec des marges très souvent en baisse
78% des entreprises mentionnent l’énergie comme une des raisons de la hausse du coût de production, 68% les matières premières, 51% les emballages et 30% la main d’œuvre. La hausse du coût de l’énergie est la raison principale pour plus de la moitié des entreprises, et la hausse du coût des matières premières pour un tiers des répondants.
On peut remarquer que la majorité des transformateurs a connu des baisses de chiffre d’affaires en magasins bio et auprès des grossistes. Le E-commerce et la Restauration Hors Foyer (RHF) sont en revanche deux circuits de distribution avec des chiffres d’affaires à la hausse, mais qui restent néanmoins encore difficiles d’accès.
Un léger sursaut et des ventes qui repartent en ce début 2024
Un tiers des entreprises bio observent que les ventes repartent à la hausse les premiers mois de 2024 et un quart identifient un léger sursaut. Si la baisse des ventes semble donc plutôt stabilisée pour beaucoup d’entreprises, elles sont en revanche 11% à dire que les ventes s’empirent encore, et cela concerne plutôt les petites entreprises.
Des perspectives plutôt optimistes pour 2024
Pour 2024, 60% des entreprises qui ont répondu à l’enquête sont confiantes, car elles pensent être sur une situation stable permettant de retrouver la croissance, 30% ont adapté leur entreprise et pensent que “ça devrait passer”.
En revanche, 11% des répondants sont très critiques car l’entreprise est en difficulté. En effet, la légère embellie du marché est insuffisante pour financer les investissements passés et rembourser les emprunts. Des entreprises structurantes pour les filières menacent de disparaître…
La gamme bio reste un axe stratégique et d’avenir
La grande majorité des opérateurs souhaite conserver leur gamme bio et la développer car elle reste stratégique. Quelques entreprises 100% bio réfléchissent néanmoins à se diversifier sur une gamme conventionnelle pour trouver des relais de croissance.
Quelques entreprises font le choix de laisser la gamme bio en sommeil ou d’arrêter la certification.
Le local et l’équitable sont des arguments conjoints au bio
32% des entreprises ont l’intention de développer des labels d’ancrage local dans les 2 prochaines années, et 19% des labels du Commerce Equitable, ce qui montre l’importance de l’origine des matières premières et de la bonne rémunération des producteurs dans la filière biologique.
Malgré l’inflation des matières premières et le contexte économique, les transformateurs de produits bio d’Auvergne-Rhône-Alpes n’ont pas l’intention de diminuer la part des matières premières origine France dans leurs approvisionnements, et 52% prévoient même des approvisionnements à la hausse (2/3 de ces dernières sont des entreprises avec un chiffre d’affaires >500 K€)
Les premiers freins à l’utilisation de matières premières françaises sont la disponibilité et le prix trop élevé.
Des difficultés d’approvisionnement et des besoins
Les entreprises participantes ont fait part de quelques difficultés d’approvisionnements. Attention, cela n’est représentatif que des 49 entreprises ayant répondues au questionnaire.