Les fruits et légumes en bio doivent recevoir une attention particulière, car ils font partie des produits consommées dans la plupart des pays. La surface de légumes bio cultivée représente 1,1% de la surface totale, mais les surfaces sont sous-estimées, car toutes les données ne sont pas disponibles, notamment pour celles de l’Inde. Les principaux producteurs de légumes en 2017 étaient la Chine (41 %), le Mexique (14 %) et les États-Unis (10 %)[1].


1. L'état des lieux de la production de légumes bio

En France, en seulement 10 ans, la surface de production de légumes bio a été multipliée par 4, de 2009 à 2019, représentant ainsi 8% de la SAU.

Trois régions se partagent la moitié des surfaces cultivées de légumes bio :

  • la Bretagne,
  • la Nouvelle-Aquitaine,
  • l’Occitanie[2].

La tendance est toujours à la hausse, avec une augmentation de +16 % sur l’année. Cette croissance est remarquable, surtout pour les légumes de plein champ : pommes de terre (+1 000 ha), carottes (+400 ha), et oignons (+200 ha). Ces légumes frais sont en rotation avec les grandes culture[3].

La transformation de légumes bio

Concernant la transformation de légumes, la première catégorie de produits transformés qui utilisent des légumes PAI (Produit Alimentaire Intermédiaire) sont les soupes et potages. Plus de la moitié du volumes total de légumes est destinée à cette catégorie (56 %)[4].

Des légumes bio locaux et de saison

La consommation de légumes bio est non négligeable, car avec les fruits, ils sont à la deuxième place des achats des ménages en 2020[5], derrière les produits de l’épicerie et avant le rayon crémerie. Selon le dernier baromètre de l’Agence Bio[6], 6 Français sur 10 recherchent de produits locaux et de saison. C’est également le cas pour la filière légumes bio. Les producteurs de légumes bio n’hésitent donc pas à valoriser leurs productions en circuits courts, tandis que les transformateurs cherchent à relocaliser leurs approvisionnements, en local, voire très local.

2. Les enjeux de la filières légumes bio

Les légumes bio sont dans le TOP 5 des produits bio « origine France ». Cependant, les approvisionnements pour les opérateurs de l’aval de la filière restent complexes. En effet, les volumes disponibles en légumes bio sont jugés insuffisants et/ou trop chers par les opérateurs de l’aval, car un nombre important de producteurs valorisent leurs productions en circuit court. D’autres enjeux comme la loi EGALIM et la loi AGEC font partie des autres défis que la filière légumes bio doit relever.

→ Filière légumes bio : remédier à l'inadéquation entre offre et demande

Dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, des acteurs bio se sont eux engagés pour dynamiser la filière afin de relever de nombreux défis. Leurs projets sont variés et sont en lien avec la mise à l’honneur des légumes et des attentes des consommateurs : consommer bio et local, faciliter la consommation de produits bio et locaux dans les restaurants, lutter contre le gaspillage en début de chaîne et dès le plus jeune âge...  Zoom sur ces initiatives en faveur de la filière légumes bio. 

3. Les initiatives pour répondre aux enjeux :

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Initiative n°1 : Agriagora et sa plateforme pour lutter contre le gaspillage dans les champs

Certaines initiatives sont lancées afin de réduire gaspillage : applications mettant en lien des consommateurs et des acteurs de transformation, animations de sensibilisation autour du gaspillage alimentaire…  Ces initiatives concernent surtout le côté aval, mais le gaspillage alimentaire a lieu du champ jusqu’à l’assiette.

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AGRIAGORA a décidé de s’engager du côté de l’amont. Son constat est le suivant : la moitié des fruits et légumes sont gaspillés au niveau agricole en France. En effet, certains légumes ne sont pas ramassés car ils ne présentent pas d’intérêt économique pour le producteur (trop petits, peu présentables, …). La plateforme d’AgriAgora permet ainsi de faire le lien entre les agriculteurs et les acteurs de l’aval, par exemple avec les distributeurs.


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Initiative n°2 : Rhône Saône Légumes, faciliter l’approvisionnement des restaurants en légumes bio et locaux

A partir du 1er janvier 2022, les restaurants de collectivité devront proposer un minimum de 20% de produits bio (loi EGALIM). Pour parvenir à ces objectifs, des outils ont été lancés : guide à destination des acteurs de la restauration collective, plateforme d’achat de produits bio…

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Rhône Saône Légumes est une structure qui a aussi décidé de s’engager auprès des restaurants, dans l’amélioration de la consommation de produits bio et locaux. Situé à Mornant, les légumes bio et locaux sont conditionnés sous vide ou en conserve. En plus de répondre aux enjeux d’une consommation bio et locale, l’entreprise s’engage sur d’autres sujets, notamment en embauchant des personnes en situation d’exclusion sociale.


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Initiative n°3 : Podarno pour participer à la réduction du gaspillage dès le plus jeune âge tout en consommant local

Le secteur de la nutrition infantile est également concerné par la consommation bio et locale. En Auvergne-Rhône-Alpes, l’entreprise Podarno répond à cette demande. Arnaud Fournier, le dirigeant de cette entreprise, élabore ses recettes en fonction des légumes disponibles autour de son atelier de transformation.

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Il travaille ainsi avec des producteurs locaux, et les émissions liées au transport des matières premières sont raisonnées. De plus, M. Fournier va plus loin dans sa démarche, en mettant en place un système de consignes avec les pots en verre. Ce système fonctionne dans les magasins participants.

D’autres projets autour de la filière légumes bio sont en développement, notamment des projets de conserveries de légumes bio et locaux, mais aussi de structuration de la filière. En effet, selon une enquête menée par le Cluster, il existe des difficultés dans cette filière, notamment sur le déséquilibre entre la demande et l’offre disponible. 

POUR ALLER PLUS LOIN

Une journée de présentation des résultats de l'enquête du Cluster Bio sur la filière légumes bio et est organisée le 16 septembre 2021. En plus de ces éléments, des acteurs de la filière viendront témoigner sur leur activité en lien avec la structuration de la filière légumes bio.

EN SAVOIR PLUS

SOURCES : [1] Les carnets internationaux de l’Agence Bio, 2019, [2] Réussir Fruits Légumes, 2021, [3] Agence Bio, Juillet 2021, [4] AND à partir de données IRI et enquête AND, 2019, [5] Agence BIO/AND international, 2021, [6] 18e Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France – Agence BIO / Spirit Insight, mars 2021