Comment la société Agrobiodrôm parvient à proposer depuis sa création des produits bio et locaux ?

Entretien avec Eric Kabouny, Gérant d’Agrobiodrôm.

Agrobiodrôm, installée depuis toujours dans le département pionner du bio

La société Agrobiodrôm est née en 1990 avec la volonté de développer la commercialisation d'une vingtaine de producteurs bio de fruits et légumes frais en Drôme Ardèche.

« Nous sommes installés à Loriol-sur-Drôme. Aujourd’hui, environ 3 000 produits issus de l’agriculture biologique sont proposés dont 65 % cultivés à moins de 100 km. Nos débouchés sont variés et nombreux, nous avons plus de 800 clients : des grossistes, des magasins spécialisés bios, des supermarchés, des sociétés de restauration, des cuisines centrales et des producteurs. »

« La mission d’Agrobiodrôm est de valoriser l’agriculture bio et local au maximum »

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Les engagements et stratégies d’Agrobiodrôm pour être compétitif dans la Drôme tout en restant cohérent avec l’agriculture bio

Les producteurs qui fournissent Agrobiodrôm sont des exploitations de taille moyenne. Pour améliorer leur compétitivé,  une CUMA[1] a été créée en lien avec la société pour permettre un accès facilité à du matériel moderne de production légumière. Cela développe aussi l’esprit « collectif ».

« Nous avons d’autres projets d’engagement dans la filière et sur le territoire drômois. En effet, pour valoriser les fruits et légumes abîmés, qui peuvent malheureusement être jetés car non consommés, nous souhaitons développer un atelier de transformation en 2022. Ainsi, les légumes qui n’ont pas de débouchés pourront être valorisés en soupe par exemple. C’est intéressant pour éviter de gaspiller ces produits. »

Les circuits courts : l’exemple d’un enjeu qui concerne les filières de fruits et légumes bio

« En Auvergne-Rhône-Alpes, les circuits courts intéressent de nombreux producteurs pour une meilleure valorisation. Ils pensent que ce débouché est le plus rentable. Cependant, quand on calcule le ratio prix de vente par rapport nombre d’heure réalisée, on se rend compte que les producteurs en vente directe gagnent moins que ceux qui sont dans des circuits longs, sans compter l’impact sur la vie de famille. »

En effet, les ventes sur les marchés demandent beaucoup de préparation, tout comme la vente directe sur l’exploitation agricole demande du temps.

« Les producteurs en vente directe gagnent moins que ceux qui sont dans des circuits longs »

L’équation offre / demande : une autre difficulté des filières fruits et légumes bio dans la Drôme

« L’équation offre / demande est une équation très difficile à résoudre. Parfois, l’offre est inférieure à la demande, comme lorsque tous nos clients souhaitent le même produit, au même moment. D’autres fois, c’est l’offre qui est supérieure à la demande. Cette année, la quantité de pastèque est vraiment supérieure à la demande. Nous avions 100 fois trop de pastèque. Dans des cas comme cela, nous sommes à la recherche active de débouchés. Si nous n’en trouvons pas, nous serons obligés de les jeter. Face à ces difficultés, nous devons nous adapter.

➔ Filière légumes bio : remédier à l'inadéquation entre offre et demande​​​​​​​

Cette année, nous avons également eu des difficultés avec les fruitiers : nous avons perdu 95 % de notre production de nectarines et d’abricots, soit presque la totalité de la production. C’est un exemple concret des aléas climatiques, là aussi, nous devons nous adapter. »


[1] Coopératives d'Utilisation de Matériel Agricole, permettant de mettre en commun du matériel agricole entre les agriculteurs

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Article réalisé avec le soutien du Conseil Départemental de la Drôme.